«Qu’est-ce que la Vérité?», par notre F∴L∴

La Vérité ne serait-elle qu’une question de perception?

A priori une notion simple, souvent présente dans notre langage pour signifier un absolu.

Mais prenons le temps de creuser, regardons dans le miroir.

Déjà là tout se brouille. Je me regarde dans le miroir et quand je lève ma main gauche, mon reflet lève sa main droite. Je m’interroge. Où est la vérité ? Qu’est-ce ?

En me posant ces questions je ressens un certain plaisir, presque un bien être. Je me rends compte que je ne veux pas répondre à cette question, je veux y réfléchir sans atteindre de décision finale.

«L’action même de douter est indubitable»

Cette phrase de Descartes est une des citations qui m’a le plus marqué dans l’enseignement académique de la philosophie que j’ai reçu. Elle résonne en moi comme une évidence. Une évidence ? La Vérité ?

Je me regarde dans le miroir et quand je lève ma main droite, mon reflet lève sa main gauche. Je m’interroge. Où est la vérité ? Qu’est-ce ?

Dans mon métier, le marketing/communication, on utilise souvent pour justifier les axes de communication, les éléments d’une marque la maxime suivante : «la perception est la réalité». Et beaucoup de mes confrères iront même jusqu’à agir comme si la perception était la Vérité.

Ces trois situations, que je vis souvent, me conduisent à une certaine conviction : La Vérité est une histoire de perception, de référentiel, voire de foi. La vérité est dynamique.

Je découvre plusieurs niveaux de vérité.

Il y a la mienne, celle que je perçois qui n’est pas forcément celle de mon voisin. Ma Vérité est ce que j’accepte en tant que telle. La vérité est propre à chacun.

Il y a cette Vérité communément admise, qui n’est en fait que l’intersection des vérités propres de chacun des membres d’un groupe. Pour eux, il y a des vérités. Elles ne sont pas forcément les vérités d’un autre groupe.

Et puis il y a le doute, la dynamique, le chemin vers la Vérité. C’est la voix qui m’apporte le plus de satisfaction intellectuelle. C’est aussi celle qui m’apporte la douleur, me déchire. Cette recherche de la vérité est la fonction arithmétique qui a pour limite (arithmétiquement parlant toujours, donc jamais atteinte) ce qui peut paraître comme la vérité.

C’est ce mouvement, cette énergie qui fait tourner le monde qui me paraît être vraie.

La Verité ne serait pas. Le chemin vers la Vérité, le doute, le questionnement, voilà ce qui pourrait être la vérité.F∴C∴L∴C∴, D’une colonne à l’autre, le 5 avril 2012.
T∴R∴L∴ Tradition n°51 à l’O∴ de Lausanne

Portrait de René Descartes d’après Frans Hals, vers 1648 (credit: Wikipedia)